dimanche 27 mars 2011

RATIONS MELANGEES (SEMI-COMPLÈTES OU COMPLÈTES)

Les rations mélangées associent, dans le même repas, fourrages et compléments concentrés. 

Elles ont l'avantage d'augmenter la régularité, l'intensité et l'efficacité de la diges-tion microbienne grâce au meilleur synchronisme des apports de four-rages et de concentrés, de glucides fermentescibles et de protéines dégradables, sur une durée prolon-gée au cours de la journée. 

Il en résulte des progressions cumu-lées de l'ingestibilité (environ + 5 p. 100 soit 1 à 1,2 kgMS/VL/j), de la digestibilité et de l'efficacité métabo-lique. au profit de l'efficacité alimen-taire (en moyenne + 5 p. 100), de la productivité laitière (jusqu'à 600 kg/VL/an), de la richesse du lait en protéines et en matières grasses. Il en procède aussi une meilleure prévention des troubles digestifs (indigestion, diarrhées) et métaboliques (cétose, acidose, alcalose).

• La limitation de la distribution de concentrés en salle de traite
s'impose à 6-7 kg/VL/j correspondant approximativement à une productivité de 6 000-7 000 kg de lait par lactation. Ainsi, on évite de perturber la traite (qui doit se terminer en 8-9 minutes pour bien bénéficier de la décharge d'ocytocine), et également le fonctionnement digestif (par de brutales phases de "surchauffes" fer-mentaires deux fois par jour, entrecoupées de longues périodes de sous-digestion). Il importe donc de faire consommer à l'auge une partie
du concentré (ration semi-complète), sinon la totalité (ration complète), pour le mieux en mélange avec la ration de base.

• La suppression totale de la distribution de compléments alimentaires en salle de traite est avantageuse pour diverses raisons :

- épargne sur l'installation de la salle de traite,

- rationnement alimentaire plus rigoureux, indépendamment du temps de traite et des "réclamations'' des animaux,

- animaux plus calmes, plus faciles à traire,

- attention du trayeur complètement disponible pour l'hygiène de la mamelle et la conduite de la traite (notamment sans surtraite qui favorise les mammites)

- meilleure hygiène de la salle de traite, et. donc du lait, grâce à : l'absence de poussière alimentaire,
la forte réduction des défécations (en relation réflexe avec la consommation alimentaire).

• Le rationnement devient obligatoirement collectif, totalement avec les rations complètes.

Il peut toutefois être encore ajusté individuellement par la distribution partielle de concentrés soit en salle de traite soit au moyen d'un DAC (Distributeur Automatique de Concentrés) en alimentation dite "semi-complète". Dans la mesure d'une concentration énergétique suffisante de la ration complète proposée (en rapport avec le niveau des besoins nutritifs), l'au- torégulation de l'ingestion volontaire peut être mise à profit. Toutefois, elle est incapable d'empêcher un amaigrissement post-partum, d'autant plus fort que la productivité laitière est plus élevée.
En revanche, elle induit ensuite une surconsommation qui compense progressivement la perte initiale d'état corporel puis qui expose à une certaine prise d'embonpoint. Il importe de prévenir celle-ci, compte-tenu de ses conséquences néfastes telles que prédisposition à la cétose, à l'infertilité, sinon au syndrome de vache grasse, baisse de l'immunité augmentation de la morbidité néona-tale...

Ainsi apparaissent bien les dangers habituels des régimes "accordéon" imposés aux réserves corporelles par une alimentation aux potentialités trop uniformes au cours de différents stades de lactation.

• Pour des troupeaux à productivité même assez haute (< 8000 1 de lait en 305 jours) l'amaigrissement en début de lactation peut rester relativement modéré alors que le risque ultérieur de surengraissement est dominant avec des rations excellentes.
Dés lors, il est indispensable de répartir les vaches au grand minimum en 4 lots homogènes quant aux besoins nutritifs en fonction du stade de lactation, et du niveau de production laitière : début, milieu et fin de lactation, tarissement. Le mieux serait même de nourrir chaque vache au moins à 7 I près (soit un écart maximal
de 14 I entre les individus d'un même lot), en constituant autant de lots et de rations complètes correspondantes qu'il est nécessaire. Le passage de chaque vache d'un lot au suivant (à plus faible concentration nutritive) doit être suffisamment pré-coce et impérativement commandé par l'évolution de l'état corporel afin de prévenir tout embonpoint.

• Pour des troupeaux à très forte productivité (entre 8 000 et 11 000
kg par lactation standard), l'amaigrissement en début de lactation est inévitablement plus sévère et plus prolongé ; il requiert une période de récupération plus étendue. Le régime alimentaire très intensif du premier lot après vêlage doit être maintenu pendant prés de 200 jours pour rattraper un état corporel de 3-3,5. Un seul autre lot en lactation est alors satisfaisant.

• Pour des troupeaux à productivité maximale (supérieure à
11 000 kg par lactation standard), il est même possible de n'utiliser tout au long de la lactation qu'une ration unique. Celle-ci se caractérise obligatoirement par la plus grande concentration nutritive : 1,05 UFL/kgMS -18 p. 100 de protéines totales - 20 p. 100 d'ADF - 30 p. 100 de NDF - 35 p. 100 de glucides non pariétaux - 7,3 p. 100 de matières grasses - 0,7 p. 100 de calcium et 0,4 p. 100 phosphore (par rapport à la matière sèche). Elle entraîne alors des courbes de lactation plus plates justifiant en retour un rationnement plus uniforme.

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