dimanche 27 mars 2011

LIBRE-SERVICE, AU SILO OU A L'AUGE OUVERTE

Le libre service n'assure rèellement dans une consommation maximale que la mesure où sont réunies des conditions suffisantes de confort. de facilité et de durée d'accès :

• un toit au dessus du front d'attaque du silo ou de l'auge, pour :

- protéger le fourrage et préserver son appétibilité comme sa valeur nutritive

- améliorer le confort des animaux et renforcer leur niveau d'ingestion volontaire.

• une largeur minimale du silo (ou
longueur d'auge) de 30-35 cm par vache (soit une place à table pour deux vaches), au lieu de 60-70 cm en auge fermée pour distribution rationnée.

• un détassement rènouyelè de l'ensilage, au moins 2 fois par jour, pour permettre une préhension alimentaire rapide et efficace par l'animal en évitant le gaspillage, au besoin par l'emploi d'un cornadis mobile, mais sans recourir à un fil électrique qui dissuade les vaches craintives.

• une durée journalière d'accès, au
silo ou à une auge approvisionnée, d'au moins 16 h par jour, ou mieux
20 h, sinon de 24 h sur 24 :

- afin d'assurer une consommation à totale satiété pour chaque vache, même très mal placée dans la hiérarchie sociale du troupeau ;

- sachant que dans les conditions
d'une alimentation en libre-service, toute vache tend spontanément à consacrer 6 h 30 à 7 h à l'ingestion, sous forme de 10 à 12 repas quotidiens de 30 à 35 mn, régulièrement répartis sur l'ensemble de la période éclairée.

• une durée comparable d'éclai-rement (au moins 16 h ou mieux 20 à 24 h/j) en prolongeant la lumière naturelle, en période de jours courts, par un éclairage artificiel d'intensité faible mais suffisante pour autoriser l'accès à la table d'alimentation aussi souvent et aussi longtemps que possible.

• les relus d'ensilage doivent atteindre un minimum de 5 p. 100 pour prouver une réelle ingestion ad libitum (soit 3 à 4 kg d'ensilage/vache/j). Ils sont nécessairement enlevés chaque jour, avec nettoyage des auges et des abords. Ils sont distribuès aux génisses d'élevage et aux vaches taries (celles-ci étant obligatoirement séparées dés que la ration de base ne comporte plus que 2 kg de concentrés).

• la libre disposition de foin ou de bonne paille en ratelier reste indispensable, avec une ingestion volontaire moyenne de l'ordre de 1-1,5 kg/vache/j.

Elle permet de fournir des fibres longues très utiles au bon fonctionnement du rumen et de la rumination ; elle a aussi le mérite de tempérer les conséquences des variations d'ingestibilité et de valeur ali-mentaire des ensilages (surtout lors de changement de silo).
La paille de litière, de mauvaise qualité ou rapide- ment souillée, ne garantit pas cette consommation minimale.

• avec les distributeurs automatiques de concernes (DAC), prévoir des petits repas (1 à 1,5 kg), d'autant plus nombreux que l'attri- bution globale journalière doit être plus abondante. L'amortissement d'un DAC serait assuré à partir de 50 à 80 vaches.

• pour les distributions de rations semi-complétes ou complètes :

- effectuer au moins 2 mélanges fourrages-concentrés chaque jour, même de façon sommaire, en épandant le concentré sur le fourrage puis en secouant l'ensemble et en mêlant à la fourche, de façon à imposer une répartition assez homogène et une consommation non sélective.

- le recours à des remorques mélan- geuses (et éventuellement peseuses) facilite grandement l'utilisation de matières premières variées, l'homogé
nisation des rations et la multiplication des repas. 
Le nombre de ceux-ci peut atteindre 10 par jour, en alimen-tation plus ou moins restreinte (pour régulariser l'ingestion et la digestion) et même en distribution ad libitum (pour stimuler la consommation vo-lontaire puisque la vache revient sys-tématiquement "à table", à l'occasion de chaque nouvelle distribution). L'amortissement d'une remorque mé- langeuse supposerait un minimum de 100 vaches ou mieux de 300 vaches. Il ne serait optimal que pour 700 vaches ; d'où l'intéret d'un emploi col-lectif ou d'un atelier commun de mélange alimentaire pour plusieurs exploitations.

- pour le moins, il est souhaitable de recharger les auges (voire les rateliers pendant la traite afin que la consommation maintienne quelque temps les animaux debout, leur évitant de contaminer la mamelle au contact de la litière alors que les sphincters des trayons ne sont pas encore totalement refermés (à plus forte raison si la litière n'a pas également été renouvelée pendant la traite).



Ainsi réalisé dans les meilleures conditions, le libre-service total et permanent cumule les avantages de :
- réhausser le niveau de consommation : de 1 à 1,5 kg MS/ani-mal/j:
- augmenter l'efficacité alimentaire, grâce à l'étalement de l'ingestion et à l'équilibre de chaque repas ;
- accroître la production laitière, ainsi que les taux butyreux et protéique,
- améliorer l'hygiéne de la mamelle, et faciliter la détection des chaleurs.

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