Une dangereuse accumulation rumi-nale d'ammoniac résulte d'une dysharmonie entre une ammoniogenèse à tendance explosive et une protéo-synthèse microbienne toujours relativement lente et limitée.
• L'ammoniogenèse trop rapideest encore renforcée par des apports trop abondants, trop brutaux ou trop peu fractionnés d'azote trop rapide-ment dégradable ;
• La protéosynthèse microbienne trop faible est davantage ralenlie par une inadaptation de la microflore ou un approvisionnement de glucides fermentcscibles insuffisant, désynchronisé ou discontinu par rapport à la libération en ammoniac (voir figure 36).
Les manifestations suraiguës en sont bien connues en raison de leur caractère spectaculaire : tétanie de nutritionet tétanie d'herbage (compliquée d'hypomagnésémie), ainsi que enté-rotoxémies vraies (par prolifération ruminale de Clostridiales).
Les formes cbroniques, beaucoup plus insidieuses et polymorphes sont largement sous-estimées alors qu'elles sont en fait beaucoup plus graves économiquement :
- "Fièvres de lait" classiques ou atypiques (syndrome de la vache rampante ou couchée) ;
- Gélose, infertilité. mortalité em-bryonnaire et avortement (surtout chez les génisses, vraisemblablement par le fait qu'à la différence des vaches en lactation, elles ne peuvent profiter de l'émonctoire mammaire) ;
- Altération de la qualité de la corne podale, fourbures ;
- Inflammation mammaire et baisse générale de l'immunité
favorisant le déclenchement de mammites (voir figure 37).
La digestion azotée dans le rumen passe par le stade critique de l'ammoniac dont l'accumulation expose à de multiples conséquences pathologiques : l'alcalose chronique ou même une intoxication aiguë telle que la tétanie de nutrition ou d'herbage. La prévention consiste d'abord à atténuer l'ammoniogenèse par des apports azotés modérés, à dégradation progressive et en distribution fractionnée. Elle impose aussi à convertir cet ammoniac en protéines microbiennes par la fourniture suffisante, synchrone et bien répartie de glucides fermentescibles, avec le double bénéfice d'éviter la toxicité ammoniacale et d'améliorer le rationnement azoté.
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