jeudi 24 mars 2011

MAITRISER LA SOUS-ALIMENTATION DU DÉBUT DE LACTATION

La maîtrise du déficit énergétique en début  de lactation est essentielle à la prévention de la cétose et de l'infertilité, tout en conditionnant la productivité à plus ou moins coun terme.Elle met en cause la bonne adaptation progressive du rationnement. Elle se contrôle par le calcul de la dilïérence entre les apports alimentaires et le coût nutritif des exportations laitières mesurées. Elle se vérifie par le suivi de l'évolution du poids corporel (voir figure 69)

• La pesée est peu utile car ses résultats sont paradoxalement peu significatifs malgré leur précision apparente. En effet. chaque kg de matières sèches ingéré entraîne avec l'insali-vation et l'abreuvement qu'il suscite, une augmentation de poids de contenu digestif de 4 à 5 kg. Or, à la suite du vêlage, l'appétit Progresse d'environ 10 à 12 kg MS/VL/jour (passant. de 10-12 kg en fin de tarissement à 22-24 kg approximativement au pic de consommation) ; il provoque donc un alourdissement de la masse des digesta de l'ordre de 50 kg. Autrement dit, à "poids bascule" à peu près constant, la vache a pourtant perdu en poids corporel le maximum que l'on puisse alors admettre.

• La notation de l'état corporel ou
"score corporel" de 1 (trop maigre) à 5 (trop gras) fournit des indications bien plus significatives, et suffisamment précises. Ainsi, selon l'échelle ITEB (dont l'interprétation doit être
nellement différenciée de celle des tables américaines), la note optimale au moment du vêlage serait de 3,5 à 4. En début de lactation, la note devrait baisser au grand maximum de 1,25 point correspondanr à la chute de 50 kg de poids corporel et aux besoins énergétiques de 375 à 400 kg de lait ; chez de très grandes laitières en très bon état au départ (note de 4), la limite ultime pourrait se rapprocher de 1,5 point perdu, dans la mesure où on serait capable de bien prévenir la stéatose hépatique et l'hypoglycémie, à l'origine de cétose et d'infertilité. Pour le moins, la note devrait être remontée à 3-3,5 deux mois après vêlage, pour ne pas compromettre la productivité et surtout la reproduction.

• La mesure du tour droit de poitrine, au passage des sangles, offre également des informations faciles à relever (avec un minimum d'expérience) et à interpréter, bien qu'elle ne traduise que l'évolution de l'état d'engraissement sous-cutané. En moyenne, une variation d'un centimètre équivaudrait à un changement de poids corporel voisin de 6 kg. Après vêlage, la diminution du tour droit de poitrine devrait donc rester inférieure à 10 cm. Une simple ficelle pourrait suffire à le vérifier. Un ruban spécialisé traduisant directement les longueurs en poids vif permet de mieux suivre réellement celui-ci, de s'adapter aux contrôles de croissance, el d'avoir une bonne valeur pédagogique.

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