mercredi 13 avril 2011

IMPORTANCE DE LA MICROFLORE "Tout le ruminant est dans sa panse'


Le ruminant a la particularité de digérer par l'intermédiaire d'une cuve à fermentation, de rumen (130 à 180 1) interposée dans la partie antérieure du tube digestif, avant les zones d'intense résorption. 
De ce fait, "alimenter un ruminant c'est d'abord nourrir une microflore" (voir schéma 2).
La microflore,1010 bactéries et 106 protozoaires par ml, travaille pour elle-même, laissant à l'hôte une part du substrat alimentaire qui a échappé à son attaque. Il s'agit des déchets de son métabolisme (comme les acides gras volatils, ou AGV, qui seront un très bon carburant énergétique pour le ruminant), ainsi que ses propres constituants tels que les protéines microbiennes (sources de PDIM) et l'ensemble des vitamines du complexe Tous B. ces effluents du rumen sont ensuite très bien digérés, résorbés et métabolisés pour le plus grand profit du ruminant.
Ainsi, ce dernier manifeste des aptitudes digestives exceptionnelles lui permettant de tirer parti de la cellulose, de l'azote minéral et d'être à peu près incaren-cable en vitamines B (voir figure 12), il boucle directement les cycles du carbone et de l'azote, sans concurrencer l'alimentation de l'homme, tout en fournissant à celui-ci des produits carnés et lactés de la plus haute valeur nutritionnelle.

En contre-partie, cette microflore, qui est un associé obligatoire et prioritaire, exige le meilleure équilibre nu-tritionnel pour elle-même ainsi que des conditions de milieu stables et confortables :
- stagnation (24 - 48h) et brassage
- température (39,5o C)
- anaérobiose
- humidité 80 - 85 % 
- pH = 6-7
A défaut, surviennent des "dysmicro-bismes" par changement brutal de régime, défaut de lest, excès de glucides fermentescibles, abus de protéines dégradables... à l'origine de troubles digestifs (météorisations, diarrhées) ou métaboliques (acidose, cétose, intoxication ammoniacale) sinon de l'émergence d'une flore directement pathogène (à base de clostridiales par exemple).
Cette symbiose microflore/ruminant est donc normalement très profitable à "l'autotrophie" énergétique, azotée et vitaminique du ruminant, à la productivité laitière et à la qualité du lait.
En revanche, elle représente un équilibre précaire, une "paix armée", très sensible à toute erreur alimentaire, de telle sorte que le rationnement d'un ruminant doit être plus délicat, plus précis, plus rigoureux que pour toute autre espèce.

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