samedi 2 avril 2011

PRÉVENTION ALIMENTAIRE DE LA BAISSE DU TAUX PROTÉIQUE


Si la sélection génétique améliore ou détériore conjointement TB et TP, (voir figure 88) l'alimentation est capable de privilégier le TP par rapport au TB, en recherchant un rapport TP/TB égal ou supérieur à 0,85.

Elle le peut d'abord en libérant des nutriments énergétiques plus propices à la protéosynthèse mammaire qu'à la lipogenèse.
Elle le doit également en fournissant, directement ou indirectement, les acides aminés indispensables pour cette protéosynthèse mammaire.
• Une bonne couverture des besoins énergétiques de la vache, surtout en début de lactation, est toujours nécessaire.
Elle est encore plus bénéfique si elle comporte une part suffisante de concentrés amylacés. 
En effet, ceux-ci stimulent l'ensemble des fermentations ruminales et favorisent la production d'acide propion ique (C3) au détriment de l'acide acétique (C2), Alors que ce dernier profite bien au TB, l'acide propionique tend à réhausser électivement le TP (vers sa limite génétique), soit par l'apport d'énergie immédiatement utilisable par les cellules mammaires, soit en provoquant une augmentation de l'insulinémie, soit comme précurseur d'acides aminés lactogènes (acide glu tamique et alanine) (figure 89).

• Un approvisionnement suffisant en acides aminés indispensables
suppose : (voir figures 90,91 et 92)
- une protéosynthèse microbienne très active conduisant à une récupération maximale de PDIM.
Cette protéosynthèse microbienne se trouve également renforcée par les rations bien pourvues en glucides facilement fer- mentescibles ; elle requiert parallèlement un apport suffisant d'azote dégradable (sans excès puisque celui-ci ne peut qu'accroître la teneur du lait en azote non protéique, dont on sait par ailleurs la valeur diagnostique) ;
- un complément d'azote lentement dégradable ou indégradable (dans le rumen) mais bien digestible (dans l'intestin grêle) pour satisfaire totalement le besoin en PDIA.
Ces protéines doivent avoir un excellent équilibre en acides aminés indispensables pour corriger au mieux la composition des PDIM compte tenu des exigences de la protéosynthèse mammaire.
C'est l'intérêt particulier des farines animales (non contaminées) ou d'un tourteau de soja légèrement surchauffé pour en atténuer la dégra-dabilité sans affecter la digestibilité.
Au besoin, une supplémentation en acides aminés protégés peut par- faire cet équilibre, notamment sous forme d'une association lysine (40-50 g/VL/j) et méthionine (environ 15g/j).
Pour le mieux, il faut atteindre 2,3 p. 100 de méthionine et 7,5 p. 100 de lysine dans les PDIA (LNRA).
• Rappelons que les huiles alimentaires sont rapidement néfastes à la protéosynthèse microbienne comme au taux protéique et que la niacine aurait peut-être un certain rôle palliatif à ['encontre de cet effet négatif des lipides alimentaires. A propos du taux protéique, on vérifie bien la forte interdépendance des métabolismes énergétique et azoté, aussi bien dans le rumen que dans l'organisme, avec une complémentarité entre ces 2 étapes dont on peut
tirer parti pour améliorer la productivité mais aussi la composition du lait.
En plus de la meilleure composition nutritionnelle du lait et de ses dérivés, l'alimentation de la vache doit assurer également d'excellentes qualités orga-noleptiques et une parfaite innocuité pour le consommateur pour que celui-ci continue de considérer le lait comme un produit noble. d'une grande "valeur santé".





La composition analytique du lait est relativement stable quant au lactose et aux minéraux.
En revanche, le régime alimentaire influence sensiblement le taux butyreux et aussi le taux protéique.ll peut même avantager électivement le TP par rapport au TB, en particulier en favorisant quelque peu la production ruminale d'acide propionique plutôt que d'acide acétique. L'intérêt se trouve alors renforcé en faveur de rations suffisamment pourvues en amidon, ainsi qu'en précurseurs azotés de PDlM et de PDIA.

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