Le volume de sécrétion lactée est déterminé par la quantité d'eau attirée et retenue par le pouvoir osmo tique des constituants, principalement le lactose et les minéraux.
En conséquence, ceux-ci ont des concentrations à peu près constantes au point de servir de référence pour la détection du "mouillage" du lait.
De même. l'extrait sec non gras est relativement stable et il n'existe pas de au "mouillage ventre".
Cependant, il apparaît un léger effet de dilution, notamment des substances azotées et même des matières grasses dont les taux ont tendance à être inversement proportionnels au niveau de production, dépendant du potentiel génétique et du stade physiologique. La composition moyenne du lait de vache est récapitulée à la figure 79.
• L'influence du régime alimentaire est très modeste quant aux taux de lactose et de minéraux majeurs, comme de vitamines hydrosolubles (complexe B, vitamine C).
La stabilité des teneurs en calcium et phosphore est une garantie pour le consommateur tandis que la carence en fer ne peut être corrigée par l'alimentation de la vache. Les fluctuations des teneurs en sodium et potassium sont symptomatiques de mammites.
Physiologiquement, il apparaît quelques variations concernant les concentrations en magnésium, iode, cobalt, sélénium et molybdène, qui sont capables de prolonger, par le cordon lacté, des déséquilibres installés pendant la période de gestation.
Les variations pourraient aussi servir à apprécier l'adéquation des apports alimentaires concernant ces derniers éléments.
• Les variations les plus fortes portent sur le taux butyreux (TB) et sur
les teneurs en vitamines liposolubles. Le taux butyreux est surtout tributaire d'un bon approvisionnement en acide acétique résultant d'une excellente cellulolyse ; à ce titre, il profile de toutes les règles de prévention de l'acidose chronique. En plus, un apport minimum de matières grasses est nécessaire mais un excès est rapidement néfaste.
Si le taux butyreux fut longtemps une référence très positive en rapport avec la valeur commerciale du beurre, le souci est davantage aujourd'hui d'en limiter l'augmentation compte tenu de l'extension des quotas à la production de matières grasses.
En revanche, toute amélioration du taux protéique est bénéfique en raison de la très grande importance actuelle de la valeur fromagère du lait, spécialement en France.
• Le taux protéique (TP) est nettement moins influencable mais il doit bénéficier de tous les efforts en raison de son importance primordiale sur la valeur fromagère. A cet égard, si on constate une liaison génétique entre TP et TB, sur le plan alimentaire se manifeste un certain antagonisme puisque le TP est d'abord dépendant du niveau énergétique et de la disponibilité en acide propio-nique (voir figure 80).