mercredi 30 mars 2011

COMPOSITION DU LAIT


Le volume de sécrétion lactée est déterminé par la quantité d'eau attirée et retenue par le pouvoir osmo tique des constituants, principalement le lactose et les minéraux.

En conséquence, ceux-ci ont des concentrations à peu près constantes au point de servir de référence pour la détection du "mouillage" du lait.

De même. l'extrait sec non gras est relativement stable et il n'existe pas de au "mouillage ventre".

Cependant, il apparaît un léger effet de dilution, notamment des substances azotées et même des matières grasses dont les taux ont tendance à être inversement proportionnels au niveau de production, dépendant du potentiel génétique et du stade physiologique. La composition moyenne du lait de vache est récapitulée à la figure 79.

• L'influence du régime alimentaire est très modeste quant aux taux de lactose et de minéraux majeurs, comme de vitamines hydrosolubles (complexe B, vitamine C).
La stabilité des teneurs en calcium et phosphore est une garantie pour le consommateur tandis que la carence en fer ne peut être corrigée par l'alimentation de la vache. Les fluctuations des teneurs en sodium et potassium sont symptomatiques de mammites.
Physiologiquement, il apparaît quelques variations concernant les concentrations en magnésium, iode, cobalt, sélénium et molybdène, qui sont capables de prolonger, par le cordon lacté, des déséquilibres installés pendant la période de gestation.
Les variations pourraient aussi servir à apprécier l'adéquation des apports alimentaires concernant ces derniers éléments.

• Les variations les plus fortes portent sur le taux butyreux (TB) et sur
les teneurs en vitamines liposolubles. Le taux butyreux est surtout tributaire d'un bon approvisionnement en acide acétique résultant d'une excellente cellulolyse ; à ce titre, il profile de toutes les règles de prévention de l'acidose chronique. En plus, un apport minimum de matières grasses est nécessaire mais un excès est rapidement néfaste.

Si le taux butyreux fut longtemps une référence très positive en rapport avec la valeur commerciale du beurre, le souci est davantage aujourd'hui d'en limiter l'augmentation compte tenu de l'extension des quotas à la production de matières grasses.

En revanche, toute amélioration du taux protéique est bénéfique en raison de la très grande importance actuelle de la valeur fromagère du lait, spécialement en France.

• Le taux protéique (TP) est nettement moins influencable mais il doit bénéficier de tous les efforts en raison de son importance primordiale sur la valeur fromagère. A cet égard, si on constate une liaison génétique entre TP et TB, sur le plan alimentaire se manifeste un certain antagonisme puisque le TP est d'abord dépendant du niveau énergétique et de la disponibilité en acide propio-nique (voir figure 80).

L'INFLUENCE DE LA SÉLECTION SUR LA QUALITÉ

La génétique a une forte influence sur le niveau de production et plus encore sur les taux, notamment de matières grasses (qui décide du rendement en beurre) et de protéines (qui commande fortement le rendement en fromage).


L'héritabilité (ou pourcentage de la variation totale attribuable à la géné-tique, le reste étant dépendant du milieu, notamment du rationnement alimentaire) est de l'ordre de moitié pour les taux butyreux et protéique alors qu'elle se situe vers un quart pour la production laitière (voir tableau 23).

Elle laisse donc espérer une grande efficacité de la sélection, mais une influence plus restreinte tation. de l'alimen

La sélection exclusive sur le volume de production entraînerait une régression des taux butyreux et pro-téique (mais avec une augmentation des quantités de matières grasses et de protéines).


Réciproquement, une sélection exclusive sur les taux diminuerait le volume de production (voir tableau 24). 

Il convient donc de disposer d'indices pondérés de sélection qui permettent de préserver une certaine progression de la productivité tout en améliorant le taux protéique.

La seule référence à la teneur en extrait sec ou même en matière utile (TB + TP) ne serait pas satisfaisante puisque une augmentation de TB pourrait théoriquement masquer une baisse de TP (bien que ces 2 facteurs soient liés génétiquement).

lundi 28 mars 2011

ABREUVEMENT


LES BESOINS QUANTITATIFS en eau totale (eau alimentaire + abreuvement) pour une vache laitière sont présentés dans le tableau 18.

Tout sous-abreuvement diminue la consommation alimentaire et la production laitière.

Par exemple une baisse d'abreuvement de 40 p. 100 diminue l'ingestion de 24 p. 100 et la production laitière de 16 p. 100.

Les besoins en eau augmentent avec la température extérieure, le niveau de production laitière, le niveau d'ingestion et la siccité des aliments (faible abreuvement à l'herbe), les teneurs alimentaires en indigestible (cellulose) par augmentation des pertes hydriques fécales ainsi que les teneurs en protéines et minéraux (sodium, potassium) par acroissement des pertes hydriques urinaires.

Les diarrhées (dues, par exemple à l'ingestion d'herbe très jeune, par excès d'azote et potassium, avec pertes exagérées de sodium et de cuivre) et les néphrites augmentent encore les besoins en eau. 

Si l'eau est appétente, disponible en quantité suffisante, fréquemment ou même en permanence, l'animal s'auto régule correctement. Il faut permettre une ingestion ad libitum régulière, fractionnée, sans surconsommation brutale, massive, exposant notamment aux coliques (mais sans dilution du lait sécrété car il n'existe pas de "mouillage au ventre" c'est à dire d'augmentation de l'humidité par un hyper- abreuvement provoqué).
On conseille au moins deux abreuvements par jour, avec de l'eau abondante et de tonne qualité, suffisamment longtemps et sans compétition ou mieux en libre disposition permanente : - avec des bacs collectifs, assez nombreux (1 pour 20 à 30 vaches), bien répartis, faciles d'accès, - ou des abreuvoirs individuels automatiques, en bon fonctionnement, avec débit suffisant (10 1/mn).

. LES BESOINS QUALITATIFS
Pour une consommation maximale et sans risques sanitaires, l'eau doit être :
- propre :
sans déchets alimentaires, contaminations fécales ou urinaires (lisier), ni développement d'algues...
- saine:
sans parasites, ni excès de germes fécaux (Streptococcus fecalis < 100/1, Clostridium perfringens < 50 à 100/1), sans excès de pesticides, ni de nitrates (< 440 ppm : sans danger: < 1 320 ppm : risques de méthémoglobiné- mie), sans abus de fer (< 1 ppm), ni de métaux lourds (plomb < 0,1 ppm)
- appétente :
aérée (renouvellement suffisant), peu minéralisée (< 7 g/1 de minéraux totaux), avec un pH voisin de la neutralité, sans odeur ni goût désagréables, à température moyenne : vers 15o C
- en été : si possible, renouveler l'eau des bacs, protéger du soleil,
- en hiver : prévenir la formation de glace ; éviter l'eau trop froide, sous-consommée ou provoquant des coliques, diarrhées.

Pour réchauffer l'eau on peut faire passer les tuyaux sous le fumier ou utiliser un thermostat électrique.

LA SOMATOTROPINE


Si une vache produit davantage de lait en fonction de son potentiel génétique (et de son stade de lactation), c'est qu'elle bénéficie d'une plus forte sécrétion de somatotropine hypophy-saire induisant par l'intermédiaire de somatomédines hépatiques une plus grande activité mammaire.
Aujourd'hui, les techniques modernes de génie génétique permettent de disposer de somatotropine exogène, totalement identique à la source endogène.

Demain, une stimulation comparable de la production laitière serail également susceptible d'être obtenue par blocage immunologique de la soma tostatine ou par injection de somatoli bérine (GRF), voire plus tard de somatomédines (voir figure 4). 

Aujourd'hui refusées dans la CEE pour des raisons sociales et politiques, ces techniques d'intervention directe sur le niveau somatotropi-nique ont le mérite de souligner les interrelalions entre le potentiel de production et l'alimentation.

Dans l'éventualité d'une autorisation, on pourrait en attendre une amélioration moyenne de production laitière de l'ordre de 4 à 5 kg/vache/j.

Généralement, une certaine supériorité apparaît chez des multipares par rap

LE CALCUL DU RATIONNEMENT


Le rationnement pratique de la vache laitière repose sur les principes suivants :

• ÉVALUER LES BESOINS NUTRITIFS CUMULÉS de la vache en fonction de:

- l'entretien (dépendant du poids vif), avec éventuellement croissance et/ou gestation.

- la production de lait : kg de lait (à 40 g MG/I) par animal et. par jour.

Les principales normes utiles à la mise en oeuvre du rationnement sont présentées aux tableaux 1-1, 15, 16 et 17.

• DÉTERMINER LES APPORTS NUTRITIFS DE LA RATION DE BASE (fourrages, racines, tubercules, sous-produits de cultures industrielles) distribuée à tous les animaux (rationnement collectif de base).

La ration de base collective, à laquelle ont libre accès toutes les vaches, quelles que soient leurs performances, est constituée à partir de ressources fourragères de l'exploitation concernée. Au besoin, elle comporte un complément dequilibre, au moins minéral et vitaminique (CMV), spécialement conçu, afin de lui assurer ce minimum d'efficacité. 

Elle doit être capable de couvrir, outre les frais d'entretien de l'animal, ceux de la production au moins égale à 8 1 de lait par jour pour convenir également aux vaches taries et aux génisses En fait.
une meilleure ration de base est toujours préférable pour des raisons techniques et économiques, mais il convient alors de séparer les vaches taries et les vaches faibles productrices ; la mise en lots de vaches de productivité similaire devient donc indispensable.

La ration de base est composée à partir des différents fourrages disponibles : herbe, foins de prairies naturelles, temporaires ou artificielles, ensilages divers (de ray-grass. de mais ou de sorgho, par exemple), choux, et éventuellement d'aliments succulents :

betteraves fourragères ou à haute teneur en matières sèches ("danoises"). pulpes de sucreies, drêches de brasserie, marcs de pommes, topinambours, pommes de terre...  

Pour une ferme considérée, les constituants de la ration de base sont étroitement imposés par les conditions agricoles locales (climat, nature des sols, assolement, saison...), et par les méthodes d'exploitation (récolte et conservation des fourrages, rétrocession de sous-produits industriels). 

A partir d'une ration de base déterminée, connaissant les quantités consommées et la composition alimentaire des différents fourrages (au moyen des tables notamment), il est aisé de calculer la.somme des apports nutritifs résultants. 

Une fois défalqués les besoins d'entretien d'un type d'animal donné, on peut juger de l'aptitude de cette ration de base à couvrir un niveau plus ou moins élevé de production laitière, en fonction des disponibilités nutritives résiduelles, spécialement en énergie, en matières protéiques, en calcium et en phosphore.
D'aprés la loi du minimum, la production permise dépend des potentialités du facteur alimentaire le plus faiblement représenté par rapport aux besoins. En fait, l'existence de réserves adipeuses et osseuses est capable de retarder les manifestaions de carences en énergie ou en minéraux.

. CORRIGER LA RATION DE BASE Souvent, pour des raisons pratiques et économiques, c'est l'énergie qui décide des réelles potentialités de la ration de base car il est assez facile de compenser les éventuels déficits azotés, minéraux et vitaminiques par un complément d'équilibre spécialement adapté (voir figure 74).

• ADDITIONNER LE COMPLÉMENT DE PRODUCTION, de composition

standardisée, en quantité ajustée en fonction de la production individuelle (voir figure 75).

Le complèment de production peut être associé à la ration de base en ration mélangée dans le cas d'une alimentation en lots suffisamment homogènes (rationnement partiellement ou totalement collectif).
Par rapport aux normes habituelles (MS ingérée, UFL, PDI, Ca, ?,... et cellulose brute), il est utile de préciser la notion d'encombrement ou de lest de la ration dont dépendent aussi l'inges-tibilité, la digestibilité, l'intensité et l'orientation des fermentations ruminales, Bien que ne prenant pas en compte la struture physique (ou fibro sité), la référence supplémentaire aux teneurs en NDF et ADF est intéressante dans des cas limites, notamment avec des rations qui exposent à des acidoses chroniques.

dimanche 27 mars 2011

CARACTERISTIQUES DES RATIONS TOTALES COMPLÈTES


• Recommandations alimentaires différenciées aux 4 phases suivantes :

- début de lactation : 1-11 semaines

- milieu de lactation : 12-22 semaines

- fin de lactation : 23-44 semaines
- tarissement : 45-52 semaines ;

• Augmentation de l'efficacité alimentaire avec le niveau de production,

• lntroduire le régime de la future vache en lactation dès 2 semaines avant le vêlage et alimenter de façon libérale en1 semaine à 10 jours.

• En tarissement, conseiller un régime à base de foin ou d'herbe de pâture, avec paille, pour adapter les réservoirs digestifs (avec le minimum d'ensilage ou de luzerne).

• Adapter la ration (changement de lots) dès une diminution de 5 à 10 livres de lait (voir figure 76).

RATIONS MELANGEES (SEMI-COMPLÈTES OU COMPLÈTES)

Les rations mélangées associent, dans le même repas, fourrages et compléments concentrés. 

Elles ont l'avantage d'augmenter la régularité, l'intensité et l'efficacité de la diges-tion microbienne grâce au meilleur synchronisme des apports de four-rages et de concentrés, de glucides fermentescibles et de protéines dégradables, sur une durée prolon-gée au cours de la journée. 

Il en résulte des progressions cumu-lées de l'ingestibilité (environ + 5 p. 100 soit 1 à 1,2 kgMS/VL/j), de la digestibilité et de l'efficacité métabo-lique. au profit de l'efficacité alimen-taire (en moyenne + 5 p. 100), de la productivité laitière (jusqu'à 600 kg/VL/an), de la richesse du lait en protéines et en matières grasses. Il en procède aussi une meilleure prévention des troubles digestifs (indigestion, diarrhées) et métaboliques (cétose, acidose, alcalose).

• La limitation de la distribution de concentrés en salle de traite
s'impose à 6-7 kg/VL/j correspondant approximativement à une productivité de 6 000-7 000 kg de lait par lactation. Ainsi, on évite de perturber la traite (qui doit se terminer en 8-9 minutes pour bien bénéficier de la décharge d'ocytocine), et également le fonctionnement digestif (par de brutales phases de "surchauffes" fer-mentaires deux fois par jour, entrecoupées de longues périodes de sous-digestion). Il importe donc de faire consommer à l'auge une partie
du concentré (ration semi-complète), sinon la totalité (ration complète), pour le mieux en mélange avec la ration de base.

• La suppression totale de la distribution de compléments alimentaires en salle de traite est avantageuse pour diverses raisons :

- épargne sur l'installation de la salle de traite,

- rationnement alimentaire plus rigoureux, indépendamment du temps de traite et des "réclamations'' des animaux,

- animaux plus calmes, plus faciles à traire,

- attention du trayeur complètement disponible pour l'hygiène de la mamelle et la conduite de la traite (notamment sans surtraite qui favorise les mammites)

- meilleure hygiène de la salle de traite, et. donc du lait, grâce à : l'absence de poussière alimentaire,
la forte réduction des défécations (en relation réflexe avec la consommation alimentaire).

• Le rationnement devient obligatoirement collectif, totalement avec les rations complètes.

Il peut toutefois être encore ajusté individuellement par la distribution partielle de concentrés soit en salle de traite soit au moyen d'un DAC (Distributeur Automatique de Concentrés) en alimentation dite "semi-complète". Dans la mesure d'une concentration énergétique suffisante de la ration complète proposée (en rapport avec le niveau des besoins nutritifs), l'au- torégulation de l'ingestion volontaire peut être mise à profit. Toutefois, elle est incapable d'empêcher un amaigrissement post-partum, d'autant plus fort que la productivité laitière est plus élevée.
En revanche, elle induit ensuite une surconsommation qui compense progressivement la perte initiale d'état corporel puis qui expose à une certaine prise d'embonpoint. Il importe de prévenir celle-ci, compte-tenu de ses conséquences néfastes telles que prédisposition à la cétose, à l'infertilité, sinon au syndrome de vache grasse, baisse de l'immunité augmentation de la morbidité néona-tale...

Ainsi apparaissent bien les dangers habituels des régimes "accordéon" imposés aux réserves corporelles par une alimentation aux potentialités trop uniformes au cours de différents stades de lactation.

• Pour des troupeaux à productivité même assez haute (< 8000 1 de lait en 305 jours) l'amaigrissement en début de lactation peut rester relativement modéré alors que le risque ultérieur de surengraissement est dominant avec des rations excellentes.
Dés lors, il est indispensable de répartir les vaches au grand minimum en 4 lots homogènes quant aux besoins nutritifs en fonction du stade de lactation, et du niveau de production laitière : début, milieu et fin de lactation, tarissement. Le mieux serait même de nourrir chaque vache au moins à 7 I près (soit un écart maximal
de 14 I entre les individus d'un même lot), en constituant autant de lots et de rations complètes correspondantes qu'il est nécessaire. Le passage de chaque vache d'un lot au suivant (à plus faible concentration nutritive) doit être suffisamment pré-coce et impérativement commandé par l'évolution de l'état corporel afin de prévenir tout embonpoint.

• Pour des troupeaux à très forte productivité (entre 8 000 et 11 000
kg par lactation standard), l'amaigrissement en début de lactation est inévitablement plus sévère et plus prolongé ; il requiert une période de récupération plus étendue. Le régime alimentaire très intensif du premier lot après vêlage doit être maintenu pendant prés de 200 jours pour rattraper un état corporel de 3-3,5. Un seul autre lot en lactation est alors satisfaisant.

• Pour des troupeaux à productivité maximale (supérieure à
11 000 kg par lactation standard), il est même possible de n'utiliser tout au long de la lactation qu'une ration unique. Celle-ci se caractérise obligatoirement par la plus grande concentration nutritive : 1,05 UFL/kgMS -18 p. 100 de protéines totales - 20 p. 100 d'ADF - 30 p. 100 de NDF - 35 p. 100 de glucides non pariétaux - 7,3 p. 100 de matières grasses - 0,7 p. 100 de calcium et 0,4 p. 100 phosphore (par rapport à la matière sèche). Elle entraîne alors des courbes de lactation plus plates justifiant en retour un rationnement plus uniforme.

LIBRE-SERVICE, AU SILO OU A L'AUGE OUVERTE

Le libre service n'assure rèellement dans une consommation maximale que la mesure où sont réunies des conditions suffisantes de confort. de facilité et de durée d'accès :

• un toit au dessus du front d'attaque du silo ou de l'auge, pour :

- protéger le fourrage et préserver son appétibilité comme sa valeur nutritive

- améliorer le confort des animaux et renforcer leur niveau d'ingestion volontaire.

• une largeur minimale du silo (ou
longueur d'auge) de 30-35 cm par vache (soit une place à table pour deux vaches), au lieu de 60-70 cm en auge fermée pour distribution rationnée.

• un détassement rènouyelè de l'ensilage, au moins 2 fois par jour, pour permettre une préhension alimentaire rapide et efficace par l'animal en évitant le gaspillage, au besoin par l'emploi d'un cornadis mobile, mais sans recourir à un fil électrique qui dissuade les vaches craintives.

• une durée journalière d'accès, au
silo ou à une auge approvisionnée, d'au moins 16 h par jour, ou mieux
20 h, sinon de 24 h sur 24 :

- afin d'assurer une consommation à totale satiété pour chaque vache, même très mal placée dans la hiérarchie sociale du troupeau ;

- sachant que dans les conditions
d'une alimentation en libre-service, toute vache tend spontanément à consacrer 6 h 30 à 7 h à l'ingestion, sous forme de 10 à 12 repas quotidiens de 30 à 35 mn, régulièrement répartis sur l'ensemble de la période éclairée.

• une durée comparable d'éclai-rement (au moins 16 h ou mieux 20 à 24 h/j) en prolongeant la lumière naturelle, en période de jours courts, par un éclairage artificiel d'intensité faible mais suffisante pour autoriser l'accès à la table d'alimentation aussi souvent et aussi longtemps que possible.

• les relus d'ensilage doivent atteindre un minimum de 5 p. 100 pour prouver une réelle ingestion ad libitum (soit 3 à 4 kg d'ensilage/vache/j). Ils sont nécessairement enlevés chaque jour, avec nettoyage des auges et des abords. Ils sont distribuès aux génisses d'élevage et aux vaches taries (celles-ci étant obligatoirement séparées dés que la ration de base ne comporte plus que 2 kg de concentrés).

• la libre disposition de foin ou de bonne paille en ratelier reste indispensable, avec une ingestion volontaire moyenne de l'ordre de 1-1,5 kg/vache/j.

Elle permet de fournir des fibres longues très utiles au bon fonctionnement du rumen et de la rumination ; elle a aussi le mérite de tempérer les conséquences des variations d'ingestibilité et de valeur ali-mentaire des ensilages (surtout lors de changement de silo).
La paille de litière, de mauvaise qualité ou rapide- ment souillée, ne garantit pas cette consommation minimale.

• avec les distributeurs automatiques de concernes (DAC), prévoir des petits repas (1 à 1,5 kg), d'autant plus nombreux que l'attri- bution globale journalière doit être plus abondante. L'amortissement d'un DAC serait assuré à partir de 50 à 80 vaches.

• pour les distributions de rations semi-complétes ou complètes :

- effectuer au moins 2 mélanges fourrages-concentrés chaque jour, même de façon sommaire, en épandant le concentré sur le fourrage puis en secouant l'ensemble et en mêlant à la fourche, de façon à imposer une répartition assez homogène et une consommation non sélective.

- le recours à des remorques mélan- geuses (et éventuellement peseuses) facilite grandement l'utilisation de matières premières variées, l'homogé
nisation des rations et la multiplication des repas. 
Le nombre de ceux-ci peut atteindre 10 par jour, en alimen-tation plus ou moins restreinte (pour régulariser l'ingestion et la digestion) et même en distribution ad libitum (pour stimuler la consommation vo-lontaire puisque la vache revient sys-tématiquement "à table", à l'occasion de chaque nouvelle distribution). L'amortissement d'une remorque mé- langeuse supposerait un minimum de 100 vaches ou mieux de 300 vaches. Il ne serait optimal que pour 700 vaches ; d'où l'intéret d'un emploi col-lectif ou d'un atelier commun de mélange alimentaire pour plusieurs exploitations.

- pour le moins, il est souhaitable de recharger les auges (voire les rateliers pendant la traite afin que la consommation maintienne quelque temps les animaux debout, leur évitant de contaminer la mamelle au contact de la litière alors que les sphincters des trayons ne sont pas encore totalement refermés (à plus forte raison si la litière n'a pas également été renouvelée pendant la traite).



Ainsi réalisé dans les meilleures conditions, le libre-service total et permanent cumule les avantages de :
- réhausser le niveau de consommation : de 1 à 1,5 kg MS/ani-mal/j:
- augmenter l'efficacité alimentaire, grâce à l'étalement de l'ingestion et à l'équilibre de chaque repas ;
- accroître la production laitière, ainsi que les taux butyreux et protéique,
- améliorer l'hygiéne de la mamelle, et faciliter la détection des chaleurs.

LE COUT ALIMENTAIRE DU KILOGRAMME DE LAIT


Le coût alimentaire du kg de lait,

qui représenterait en moyenne 53 à 55 p. 100 du prix de revient total, s'atténue d'abord fortement à mesure que s'élève le niveau de production, grâce à un meilleur amortissement des frais d'élevage et d'entretien.

Ainsi, venant d'une valeur infinie à production nulle. il passe par un minimum avant de remonter légèrement à haut niveau de production, en raison de l'augmentation du prix moyen de I'UF consommée et d'une faible perte de rendement alimentaire.
Cette dimi-nution d'efficacité alimentaire s'ex-plique d'abord par une baisse de digestibilité de 4 p. 100 par tranche de niveau alimentaire égale à l'entre-tien (mais dont les conséquences énergétiques s'amoindrissent vers 1,8 p. 100 à cause d'une plus petite déperdition en méthane). Elle résulte aussi, en apparence, d'une certaine déviation du partage de l'énergie nette au profit de l'adipogenèse et au détriment de la sécrétion lactée ; mais en fait le rendement énergétique glo-bal reste à peu près constant.

En pra-tique, cette assez modeste perte apparente de rendement est prise en
compte en surévaluant quelque peu le besoin énergétique relatif à haut niveau de production (alors qu'il s'agit d'une baisse de l'efficacité alimentaire).

Pour obtenir une bonne rentabilité, en même temps que les meilleurs résultats techniques et sanitaires, il importe en premier lieu de disposer d'excellents fourrages qui assurent, avec un complément d'équilibre bien adapté, une couverture déjà large des besoins de production, au-delà de l'entretien.

En outre, la complémentation de production doit être suffisante pour permettre l'expression totale du potentiel génétique parce qu'alors le coût marginal du lait reste généralement bénéficitaire, même si la marge nette par kg de lait produit à haut niveau de sécrétion est quelque peu plus restreinte qu'à niveau moyen.Ainsi. la recherche d'un revenu supérieur exige de réaliser tout l'investissement nécessaire, y compris sous forme de concentré tant que celui-ci reste rentable. 

En conséquence, le coût de concentré par kg de lait est un critère économique imparfait car il prévient mal du bénéfice total (voir figure 3).



La rentabilité de l'élevage laitier est étroitement liée à la maîtrise du coût alimentaire du kilogramme de lait et à l'expression totale du potentiel génétique.

PRÉVENTION ALIMENTAIRE DES MÉTRITES, MAMMITES ET AUTRES


La prévention de l'infertilité
comme des métrites et mammites est un exemple caractéristique des nom-breuses interrelations alimen-taires.

• Les graves erreurs de rationnement énergétique aboutissant à la cétose ou à I'acidose altèrent les défenses immunitaires, particulièrement à I'en-contre des métrites et des mammites (voir figure 73).

• La déficience en PDIA affecte l'éla-boration des immunoglobulines. 
L'excès d'azote dégradable conduit
à un dysmicrobisme ruminai produc-teur d'amines vasodilatatrices, telles que l'histamine. Celles-ci prédisposent aux inflammations qui sont propices aux complications infectieuses, no-tamment de l'utérus ou de la mamelle.

• Toute cause d'bypocalcémie et/ou d'bypomagnésémie plus ou moins latentes, par l'intermédiaire d'une insuffisance hépatique (cétose ou "maladie du foie gras"), ou à la suite d'une privation calcique abusive en vue de trop bien prévenir les fièvres vitulaires, amoindrit la contractilité des fibres musculaires lisses. Elle

STRATEGIE DU RATIONNEMENT EN TARISSEMENT


pour éviter un surengrissement et développer la panse. 
Autant que possibe, ces fourrages, comme les concentrés qui sont intro-duits en 2e  partie de tarissement, gagnent à être de même nature avant et après vêlage afin de constituer un même "fond de cuve" pour la micro-flore nominale.

Les ensilages de maïs ou d'herbe doivent être restreints à une demi-ration (exprimée en matière sèche) soit 5-6 kg MS ou 15 à 20 kg brut, quitte à leur associer de la paille ou un foin même médiocre mais sain ; ces ensilages doivent être de bonne qualité pour ne pas compro-mettre la vigueur du foetus. 

Un complément d'équilibre est tou-jours nécessaire pour éviter les carences protéiques, minérales et vita-miniques.

Un complément de produc-tion est incorporé progressivement en moyenne à raison de 1-2 et au maximum 3 kg par jour au cours des 3 dernières semaines de gestation ("Steaming-up") (voir figure 60).

Mais ces quantités doivent être modulées en fonction de l'état corporel indivi-duel qui devrait se situer vers une nole de 3,5 à 4 moment du vêlage.

Les erreurs alimentaires les plus fréquentes en période de taris-sement sont représentées par :

- la suralimentation énergétique qui induit embonpoint (note d'état corpo-rel supérieur à 4) et stéatose hépa-tique à l'origine d'une moindre résis-tance des veaux nouveau-nés, et d'une sensibilité au syndrome de la vache grasse :

- le déficit protéique qui pourrait frei-ner quelque peu la croissance foetale et surtout entraver la production des anticorps et donc la protection immu-nitaire du nouveau-né.

Mais les excès azotés, principalement sous forme très dégrada bles, sont également néfastes en intoxiquant le foetus et en prédisposant aux avortements ;

- les déséquilibres pbospbocalciques qui exposent aux hypocalcémies puerpérales :

- les carences en oligo-éléments (tels que zinc, cuivre et sélénium) et en vitamines (spécialement vitamine A) compromettent la résistance du nou-veau-né, voire accroissent le taux des rétentions placentaires(Se-Vit, E) ;

- les mycotoxines sont particuliè-rement dangereuses pour le foetus.


Le non tarissement, parfois préconisé, doit être envisagé avec pru-dence.ll faudrait lui préférer un tarissement modulé, modérément et progressivement raccourci chez les multipares (d'une semaine à chaque nouvelle gestation) et exclusivement réservé aux vaches à mamelle saine, Dans ces conditions, les risques sanitaires (aug-mentation des taux cellulaires) et organoleptiques (lipolyes de lait) seraient réduits ; le pic de lactation est écrété, avec meilleur main-tien des taux protéique et butyreux, et atténuation de la patholo-gie métabolique postpartum (fièvre vitulaire, acidose, cétose). Malgré tout, il convient alors d'accepter une baisse de production laitière de l'ordre de 700 à 800 kg par lactation. 




samedi 26 mars 2011

PREVENTION DES TROUBLES OSSEUX


Chez la vache laitière, les troubles osseux le plus souvent de nature ostéomalacique ("rachitisme de l'adulte").
Ils se manifestent notamment par la déformation des aplombs, l'accro-chement de la rotule, l'ensellement, une sensibilité aux fractures... après des conséquences beaucoup plus insidieuses telles que la baisse de production laitière et l'hypofertilité.

Dans leur forme dassique et typique, ils résultent d'une carence en phos-phore, plus ou moins aggravée par de forts excès de calcium(Ca/ >P3) tels qu'ils se retrouvent avec des four-rages de légumineuses, des choux, des pulpes de betteraves. Ils sont ren-forcés par une déficience en vitamine D et peut-être par des excès en caro-tènes. Ils correspondent à une démi-néralisation du squelette. Ils s'ex-pliquent par de fortes exportations minérales résultant de la sécrétion lac-tée, insuffisamment compensées par la complémentation minérale.
Celle-ci doit être bien pourvue en phosphore (en plus de zinc cuivre et vitamine D...) pour contrebalancer la richesse des fourrages en calcium.
Elle doit faire partie de la ration de base pour être distribuèe systématiquement à tous les animaux tout au long de l'an-née (à l'exception près d'une éven-tuelle suppression pendant une quin-zainc de jours en fin de gestation pour mieux prévenir la ''fièvre vitu-laire'' ou hypocalcémie puerpérale). 
En effet, le bilan minéral de l'orga-nisme est forcément négatif en début de lactation. Il est donc indispensable
de reconstituer les réserves du sque-lette en seconde partie de lactation, pour prévenir une déminéralisation progressive au cours des lactations successives.
Cette complémentation minérale doit être adaptée en composition et ajus-tée en quantité pour bien équilibrer la ration de base, compte tenu des parti-cularités de celle-ci.En moyenne, celle complémentation atteint néces-sairement 150 à 300 g/vache/jour, ou environ 1 p. 100 de la production lai-tière soit par exemple 70 kg de com-plément minéral vitaminé (CMV) par lactation pour une vache à 7000 kg de lait par lactation. Au-delà d'une bonne couverture des besoins en macroéléments (Ca-P-Mg-Na-S), la complémentation minéralovitami-nique doit aussi fournir suffisamment d'oligoéléments, notamment zinc et cuivre (''colle d'os" évitant les frac-tures en bois mort) ; ceux-ci parti-cipent également au bon développe-ment osseux ; ils assurent l'intégrité de la trame protéique dont dépendent la forme normale de l'os (prévention des "ostéodystrophics") et la résis-tance aux tractions et torsions (comme le treillage métallique dans le béton armé).
Les déficiences en zinc et cuivre les concernant sont très fré-quentes dans les fourrages usuels ; elles sont renforcées par les excès de calcium.
Les excès de fluor (fluorose) sont également néfastes en provoquant dans l'os des foyers de décalcification à côté de noyaux ''pierreux''

INFERTILITÉ NUTRITIONNELLE

CAUSES ALIMENTAIRES
(par ordre hiérarchique)

1. DÉFICIT ÉNERGÉTIQUE, en début de lactation d'autant plus que :
      • excès d'embonpoint en tarissement
         état corporel > 4 (non séparation des vaches taries)
      • productivité laitière supérieure :
         - plus grande aptitude à maigrir
         - retard moyen de fécondation de 1 jour pour 100 kg de lait supplémentaire 
              par lactation
         - en 30 ans, potentiel génétique multiplié par 3
         et taux de réussite en 1ére IA diminué de 30 p. 100
         infertilité aggravée par l'augmentation de la productivité laitière
         => inséminer quand les vaches ne maigrissent plus.

                                    Tendances moyennes en race spécialisée

        IA = insémination artificielle ; IF insémination fécondante ; IVV intervalle entre vêlage


2. EXCÈS DE PROTÉINES RAPIDEMENT DÈGRADABLES (PRD)
par :      herbe jeune, luzerne verte, colza fourrage,
             choux, ensilages d'herbe mal conservés
             excès de tourteaux, urée, ammoniac
             avec insuffisance de glucides fermentescibles (GF)
             ou désynchronisation des apports entre protides rapidement dégradables (PRD)
              et glucides fermentescibles (GF)



3. CARENCES MINÉRALOVITAMINIQUES, surtout en :
     • P (mais excès néfaste dès 20 g/VL/j)
     • Zn    (déficits fréquents dans fourrages)
     • Cu   (déficiences renforcées par excès de calcium)
        parfois Mn, Se, I (aggravation par antithyroïdiens)
     • vitamine A (± rôle spécifique des carotènes ?)



4. FACTEURS ANTINUTRITIONNELS :
    • antithyroïdiens des crucifères (choux, colza...)
    • phytocestrogènes des légumineuses (trèfle, luzerne)
    • zéaralénone de la moisissure rosée du mais.

LES PARTICULARITÉS DU RATIONNEMENT EN PÉRIODE DE TARISSEMENT

Le tarissement est OBLIGATOIRE pour une bonne relance hormonale (et non pas pour une remise en état qui doit intervenir antérieurement, en seconde partie de la lactation précédente).
Il doit durer environ 2 mois :
- en-deçà, la lactation suivante peut être amoindrie ;
- au-delà, la moyenne économique (kg de lait par jour de présence) diminue.



• NIVEAU ALIMENTAIRE :
        - ajusté selon l'état d'entretien (pour une note d'état corporel de 3,5 à 4)
        - restrictif :  séparation des vaches taries
        - progressif: ler mois, au régime minimum à base de fourrages,
                                2e  mois, introduction graduelle de concentrés,
                                en moyenne : 1kg/VL/j : 3 semaines avant vêlage
                                                         2kg/VL/j : 2 semaines avant vêlage
                                                        2 à 3kg/VL/j : 1 semaine avant vêlage


• NATURE DE LA RATION
   - même "fond de cuve" : en fourrages et en concentrés
   - peu acidifiant : < 1/2 ensilage en MS (soit 15-18 kg/vache/j)
                                   < 1/4 concentrés en MS (soit 1 puis 2 et parfois
                                       3 kg/vache/jour)


• ÉQUILIBRE DU RÉGIME :
                                                                                 en prévention de

-   5 à 7,6 UFL :                                  syndrome de la "uacbe grasse"
-   400 à 600 g PDI :                          développement foetus-immunité
-    36-61 g Ca1
                                                               bypocalcém  ie puerpérale                                    
-    27-35 g P    I
-    0,25 p. 100 Mg                      |        oedème - "vache couchée"
      0,5 p. 100 NaCI-0,8 p. 100 K  J
-     oligoéléments (Zn, Cu, I, Se) 1   infertilité
-      vitamines A = 50 000 UI :

LES MOYENS A METTRE EN OEUVRE

Les moyens de la stimulation de l'activité de la microflore consis-tent d'abord à appliquer rigoureuse-ment les règles classiques d'un bon rationnement alimentaire :

- changements progressifs de régi-mes, autorisant une excellente adap-tation de la microflore à son substrat,

- repas nombreux, bien répartis au cours de la journée, mêlant autant que possible tous les constituants de la ration pour régulariser au mieux les fermentations,

- équilibre alimentaire optimal pour la microflore, concernant la fraction alimentaire attaquable par celle-ci dans les préestomacs (compte tenu du temps de séjour des digesta).
En particulier, il faut bien veiller à des apports suffisants, égalisés, syn-chrones et prolongés de glucides fer-mentescibles (assez rapidement mais sans excès) et d'azote dégradable (progressivement pour le mieux). Il convient également de fournir tous les minéraux (spécialement des oligo-élémenls comme le cobalt) voire des vitamines, qui apparaissent profi-tables à la microflore digestive.

vendredi 25 mars 2011

LA PRODUCTIVITE A LONG TERME


L'élevage étant une activité essentiel-lement économique, l'éleveur, dans son intérêt et dans celui de ses four-nisseurs de services, vise obligatoi-rement à la rentabilité.

Pour cela, il utilise un outil génétique souvent perfectionné et performant ;

A cet égard, la productivité à court terme, qui est assez facilement stimulée, reste un critère insuffisant et volontiers trompeur pour juger de l'efficacité économique d'une techAu contraire, à long terme, elle traduit beaucoup mieux l'excellente conduite de l'élevage qui favorise la rentabilité, grâce à une forte persistance de la lactation, à l'obtention de bons taux butyreux et pro-téique (qui décident de la valeur fro- au d'une haute
il doit maîtriser l'alimentation qui contrôle l'expression du potentiel génétique et conditionne conjointe-ment la productivité, la 'reoroducti- vité" et la santé de la vache, qui toutes trois déterminent la rentabilité (voir figure 1 ).
fertilité

A cet égard, la productivité à court terme, qui est assez facilement stimu-lée, reste un critère insuffisant et volontiers trompeur pour juger de l'efficacité économique d'une tech-nique. Au contraire, à long terme, elle traduit beaucoup mieux l'excel-lente conduite de l'élevage qui favo-rise la rentabilité, grâce à une forte persistance de la lactation, à l'obten-tion de bons taux butyreux et pro-téique (qui décident de la valeur fro-magére), au maintién d'une haute
il doit maîtriser l'alimentation qui contrôle l'expression du potentiel génétique et conditionne conjointement la productivité, la vité" et la santé de la vache, qui toutes trois déterminent la rentabilité (voir figure 1 ).
fertilité (qui retentit directement sur la moyenne économique) et à la pré-servation d'une excellente santé. 
Ainsi, la fertilité et la composition du lait sont des références sensibles et précoces d'une erreur alimentaire même très nuancée qu'il importe de détecter et d'identifier très tôt pour éviter de graves conséquences éco-nomiques.
Au contraire, les troubles sanitaires sont généralement la sanc-tion ultime, tardive et très coûteuse, d'une mauvaise gestion du troupeau.

LA TRILOGIE : GENETIQUE -ALIMENTATION - MANAGEMENT


La vache laitière est une machine ani-male de plus en plus performante, dont l'efficacité économique ou ren-tabilité est largement tributaire de l'effi-cacité technique ou productivité. Comme pour un engin mécanique tel
qu'une voiture automobile dont les performances sont dépendantes à la fois des qualités associées du véhicule, du carburant et du mode de conduite, la productivité de la vache laitière est le produit d'une trilogie similaire :

Productivité = Génétique x Alimentation x Management.

• La génétique fait des progrès conti-nus et rapides, tellement spectacu-laires qu'elle séduit fortement les éle-veurs qui risquent de sous-estimer la nécessité d'améliorer parallèlement les conditions du milieu. De ce fait, elle est rarement limitante.

• L'alimentation repose sur des contraintes de mieux en mieux connues mais de plus en plus diffi-ciles à satisfaire au fur et à mesure de l'augmentation de la productivité lai-tière. En effet, celle-ci entraîne des exigences nutritionnelles de plus en plus élevées et rigoureuses, rendant l'animal de moins en moins tolérant à
toute erreur alimentaire. c'est-à-dire moins rustique.

• Le management met en cause l'application cohérente et harmonisée de toutes les techniques impliquées (génétique, logement, alimentation, traite, prévention sanitaire, gestion de la reproduction...) obligeant l'éle-veur soit à être polytechnicien des méthodes d'élevage, soit à disposer de conseillers polyvalents ou solidai-rement complémentaires. C'est sans doute en ce domaine que résident les plus grosses lacunes et donc les plus grandes marges de progrès.

LES DIFFERENTS ADJUVANTS DISPONIBLES


L'activité microbienne peut être ren-forcée par divers adjuvants nutrition-nels (voir figure 49), certes non in-dispensables, mais capables de se révéler très efficaces tout particuliè-rement dans les circonstances sui-vantes :

- rations simplifiées et monotones, telles que ensilage de maïs-urée, prai-ries monovariétales... qui peuvent comporter des subcarences plus ou moins inconnued. non compensées par des alternances de régimes variés, et ayant tout le temps de se manifes-ter.

- haute productivité laitière au moins égale à 30-35 kg de lait par jour, sur-tout en début de lactation alors que l'appétit est encore faible, que la microflore et la muqueuse digestive sont insuffisamment adaptées.

• Les adjuvants alimentaires à fonction de facteur tampon du pH ruminai sont utiles pour lutter contre I'acidose digestive, surtout à la phase critique du début de lactation. La jus-tification pourrait au besoin en être vérifiée par la mesure du pH ruminai, ou du pH urinaire, ou simplement par la baisse du taux butyreux (dans la mesure où celle-ci n'est pas évitée par une hyperproduction ruminale d'acide butyrique à l'occasion d'une surcharge alimentaire en sucres).

- Parmi ces substances tampons, le bicarbonate de sodium ou des adjuvants similaires (comme le ses-quioxyde ou le sesquicarbonate de sodium et le lactosérum délactosé)
s'imposent par leur forte réactivité ruminale, Celle-ci permet une action nette et très rapide mais également fugace obligeant à bien répartir la distribution journalière en fonction des pointes de fermentations ou au moins à les incorporer de manière homogène aux aliments très fermen-tescibles (ensilage de mais. marcs de fruits, concentrés).

- La bentonite est une argile au pouvoir tampon très modéré mais assez rémanent.

- La magnésie serait relativement peu efficace dans le rumen. surtout que son niveau d'incorporation ali-mentaire est forcément restreint en raison de son inappétence liée à sa forte amertume. Cependant, elle a le mérite particulier de faciliter le transfert des acides gras, depuis la mu-queuse intestinale vers la mamelle, au profit d'un meilleur taux butyreux.

- Le carbonate de calcium, même sous forme de poudre très fine, a un effet trop faible et trop tardif pour être efficace dans le rumen ; peut-être l'est-il quelque peu dans la caillette et dans le duodénum. Il contribuerait alors plus ou moins modestement à prévenir l'acidose de la caillette qui favoriserait l'ulcération de cet organe ou son déplacement (avec un rôle vraisemblablement associé d'une hypocalcémie latente susceptible d'accompagner l'acidose métabolique). Le carbonate dc calcium pour-rait aussi augmenter l'activité de l'amylase pancréatique dont le pH optimal se situe vers 6,9. Toutefois, à

POURQUOI STIMULER LA MICROFLORE


La stimulation de l'activité de la mi-croflore digestive du ruminant est particulièrement efficace pour accroî-tre la productivité tout en réduisant les risques de pathologie métabo-lique.

L'augmentation de l'intensité de la cellulolyse profite triplement à une bonne couverture des besoins éner-gétiques (par l'élévation conjointe de l'ingestibilité, de la digestibilité et de la valeur énergétique du kg de ma-tières organiques digestibles : MOd), Elle assure ainsi une bonne préven-tion de la cétose et de l'infertilité en début de lactation. Du même coup, elle permet une plus Iarge utilisation de fourrages dans la ration par rap-port
aux concentrés ; il en résulte un transit digestif plus soutenu des fer-mentations plus régulières, une meilleure prévention de l'acidose lac-tique et des chutes de taux butyreux, avec une ration moins onéreuse et plus sûre. Parallèlement à des fer-mentations plus vives et à une libéra-tion plus abondante d'acides gras volatils, la microflore récupère davan-tage d'énergie pour sa croissance et sa multiplication. Cette plus forte pro-téosynthèse microbienne assure un plus grand approvisionnement en PDIM, en même temps qu'elle corres-pond à une captation d'ammoniac et donc à une très utile détoxication de celui-ci (voir figure 48).
Figure 48 Pourquoi stimuler

jeudi 24 mars 2011

QUALITÉ DE L'HERBE ET DES FOURRAGES






Le stade physiologique optimal de l'herbe pour une consommation maximale d'éléments nutritifs diges-tibles et d'énergie, en vue de couvrir la part la plus large possible de pro-duction laitière (en plus de l'entre-tien) se situe au stade montaison pour les graminées exploitées en pâturage (un peu plus tard pour la fauche destinée à l'ensilage et plus encore pour le fanage) et au stade des boutons floraux pour les légumi-neuses (voir figure 44).

A partir de l'épiaison, lors du 1er cycle de végétation, les graminées prairiales subissent chaque jour une augmentation du taux de cellulose de 0,2 point, une diminution de la diges- tibilité de la matière organique de 0,5 point et une baisse de la valeur énergétique de 1 UFL/100 KGMS. Cette évolution moyenne, concernant surtout les ray-grass, est encore accél-érée
pour des plantes lignifiant plus rapidement comme les féluques et le dactyle. Elle est atténuée au cours des cycles suivants d'exploitation annuelle (voir figure 45).

De façon générale, elle est aggravée sous cli-mat chaud et sec.

Les possibilités de consommation volontaire sont également tributaires de la disponibilité de l'herbe au pâtu-rage, en fonction de la saison et du climat (voir figure 46).






Elle dépend aussi des qualités orga-noleptiques du gazon (voir figure 47).

C'est dire que le rationnement ali-mentaire au pâturage reste variable et quelque peu aléatoire. Une sur-veillance attentive de l'évolution de l'état corporel des vaches, de leur productivité ainsi que des taux butyreux et protéique est alors essen-tielle







La régulation de la consommation volontaire chez la vache est souvent imparfaite et retardée par rapport à l'évolution des besoins nutritifs ce qui entraîne des risques de suralimentation en et surtout de sous-alimentation en début de lactation.
Pour atténuer ces risques, il convient de maîtriser la concentration énergétique de la ration pour remplir au mieux les réservoirs prégastriques (régulation volumétrique) tout en permettant une bonne couverture des besoins nutritifs (régulation biochimique).

PREVENTION DE L'INFERTILITE


LES FACTEURS ALJMENTAIRES IMPLIQUÉS

La reproduction est une fonction de luxe dont I'héritabilité est à peu près nulle. Elle est la première affectée par toute erreur alimentaire, même très nuancée, difficile à identifier, se mani -festant de manière généralement insidieuse et non spécifique. De ce fait, l'implication de l'alimentation lors d'un problème de fertilité oblige à écarter au préalable les autres causes éventuelles (depuis la détection des chaleurs jusqu'aux infections), puis à examiner avec précision l'ensemble du rationnement alimentaire, y compris en période de tarissement et pendant tout le début de lactation.

Sur le plan alimentaire, toute sur-charge, toute carence, tout déséqui-libre peuvent intervenir. Les différents facteurs concernés s'établissent suivant une hiérarchie dont il convient de tenir compte pour une approche méthodique de l'infertilité nutritionnelle clans les troupeaux de vaches laitières : déficit énergétique, excès d'azote dégradable, déficiences minérales, carences en vitamine A et/ou carotènes, contaminations nocives.

• Le déficit énergétique du début de lactation est le premier responsable de l'infertilité des VLHP ; comme il augmente avec la productivité, il explique la baisse progressive de fertilité en ces dernières décennies.

Ainsi le taux moyen de conception (par insémination) est passé d'environ 2/3 en 1950 vers 1/2 en 1975 ; de même, l'intervalle entre 2 vêlages s'accroît statistiquement d'un jour pour 100 kg de lait supplémentaire par lactation. Dès lors, on conçoit les relations pratiques très étroites entre cétose et infertilité, par l'intermédiaire de l'hypoglycémie. Le dosage des corps cétoniques. sanguins ou lactés peut en apporter une très bonne vérification.

• L'excès alimentaire d'azote dégradable entraîne une intoxication ammoniacale qui entrave le maintien ou le rétablissement de la glycémie. Elle inhibe aussi la synthèse de progestérone et elle est directement toxique pour l'embryon (d'où des "retours" tardifs) ou le foetus (d'où des avortements)- Le danger peut venir de l'herbe très jeune, des ensi-lages d'herbe ou de luzerne imparfai-tement conservés, du colza-fourrage, ou de complémentations abusives ou mal raisonnées en urée ou en ammoniac. Rappelons a ce propos que le dosage de l'urée du lait (> 0,30 g/1) est alors un excellent indicateur.

• Les déficiences minérales, en
rapport avec l'infertilité, concernent principalement le phosphore, le man-ganèse, le zinc et le cuivre, parfois l'iode (avec des régimes à base de crucifères qui sont riches en facteurs antithyroïdiens), L'excès de calcium et la carence en vitamine D aggravent

les déficits en ces oligoéléments, tout en pouvant conduire secondairement à une hypocalcémie qui prédispose aux rétentions placentaires, aux retards d'involution utérine, et aux métrites.

• La carence en vitamine A et/ou en carotènes est vraisemblable avec des foins jaunis, des ensilages de maïs surtout s'ils comportent des taux éle-vés d'urée, de nitrates ou d'alcool. Elle intervient directement sur la fonc-tion de reproduction, mais condi-tionne également la défense immuni-taire contre les métrites, avec le zinc, la vitamine E et le sélénium...

• Différents agents pharmacodyna-miques, bactériens ou fongiques,
peuvent aussi compromettre la fécon-dité tels que les phyto-ocstrogénes de la luzerne ou des trèfles (surtout quand ces fourrages sont parasités), la zéaralénone du maïs moisi, la listéria d'ensilages mal conservés, Aspergillus fumigalus apporté par des fourrages moisis.

BILAN ÉNERGÉTIQUE ET FERTILITÉ

Le déficit énergétique du début de lactation entraîne une hypoglycémie qui se maintiendrait tant que la perte de poids corporel (voir figure 70) reste supérieure à 200 g/VL/j. Il en procéderait, dans la cascade des inter-relations hormonales, des diminutions conjointes des sécrétions d'insuline, des hormones de la reproduction (LH, FSH...), provoquant un arrêt de l'activité ovarienne et des chaleurs.

Celui-ci est d'autant plus long que le déficit énergétique et l'amaigrissement qu'il induit sont plus durables et sur-tout plus accentués. Plus précisément, la première ovulation surviendrait en moyenne 10 jours après la dépression maximale du bilan énergétique et du poids corporel. Dès lors, on comprend la nécessité d'atténuer et de raccourcir cette phase de bilan énergétique négatif, grâce à une bonne conduite du rationnement alimentaire visant à couvrir au plus tôt et au mieux les besoins de lacta-tion.

Au-delà, chez les vaches en mauvais état corporel à la période souhaitable pour la fécondation, il est conseillé de pratiquer une complémentation spé-ciale de reproduction (''Flushing'') consistant à distribuer 2 à 3 kg sup-plémentaires de concentrés pendant les 2 ou 3 semaines qui entourent l'insémination.


Le taux d'acétone du lait, au-dessus de 23 mg/1, est un excellent critère de l'excès du déficit énergétique
qui compromet prioritairement la fertilité de la vache, parallèlement au degré d'amaigrissement (au-delà d'une chute d'état de 1,25-1,5 point) et à la productivité laitière en 60e jours ou au 60e jour, aussi bien même que en 21 jours ou au 21' jour. Sa détermination mériterait grandement d'être associée au dosage de l'urée du lait, très bon témoin d'un éventuel excès d'azote dégradable qui représente sans doute le 2e danger majeur à l'égard de la reproduction (voir figure 71).

MAITRISER LA SOUS-ALIMENTATION DU DÉBUT DE LACTATION

La maîtrise du déficit énergétique en début  de lactation est essentielle à la prévention de la cétose et de l'infertilité, tout en conditionnant la productivité à plus ou moins coun terme.Elle met en cause la bonne adaptation progressive du rationnement. Elle se contrôle par le calcul de la dilïérence entre les apports alimentaires et le coût nutritif des exportations laitières mesurées. Elle se vérifie par le suivi de l'évolution du poids corporel (voir figure 69)

• La pesée est peu utile car ses résultats sont paradoxalement peu significatifs malgré leur précision apparente. En effet. chaque kg de matières sèches ingéré entraîne avec l'insali-vation et l'abreuvement qu'il suscite, une augmentation de poids de contenu digestif de 4 à 5 kg. Or, à la suite du vêlage, l'appétit Progresse d'environ 10 à 12 kg MS/VL/jour (passant. de 10-12 kg en fin de tarissement à 22-24 kg approximativement au pic de consommation) ; il provoque donc un alourdissement de la masse des digesta de l'ordre de 50 kg. Autrement dit, à "poids bascule" à peu près constant, la vache a pourtant perdu en poids corporel le maximum que l'on puisse alors admettre.

• La notation de l'état corporel ou
"score corporel" de 1 (trop maigre) à 5 (trop gras) fournit des indications bien plus significatives, et suffisamment précises. Ainsi, selon l'échelle ITEB (dont l'interprétation doit être
nellement différenciée de celle des tables américaines), la note optimale au moment du vêlage serait de 3,5 à 4. En début de lactation, la note devrait baisser au grand maximum de 1,25 point correspondanr à la chute de 50 kg de poids corporel et aux besoins énergétiques de 375 à 400 kg de lait ; chez de très grandes laitières en très bon état au départ (note de 4), la limite ultime pourrait se rapprocher de 1,5 point perdu, dans la mesure où on serait capable de bien prévenir la stéatose hépatique et l'hypoglycémie, à l'origine de cétose et d'infertilité. Pour le moins, la note devrait être remontée à 3-3,5 deux mois après vêlage, pour ne pas compromettre la productivité et surtout la reproduction.

• La mesure du tour droit de poitrine, au passage des sangles, offre également des informations faciles à relever (avec un minimum d'expérience) et à interpréter, bien qu'elle ne traduise que l'évolution de l'état d'engraissement sous-cutané. En moyenne, une variation d'un centimètre équivaudrait à un changement de poids corporel voisin de 6 kg. Après vêlage, la diminution du tour droit de poitrine devrait donc rester inférieure à 10 cm. Une simple ficelle pourrait suffire à le vérifier. Un ruban spécialisé traduisant directement les longueurs en poids vif permet de mieux suivre réellement celui-ci, de s'adapter aux contrôles de croissance, el d'avoir une bonne valeur pédagogique.

LES RISQUES DE SOUS-ALIMENTATION


Le déficit énergétique inévitable en début de lactation est maximum quantitativement en 2e semaine car :

- les lactées ont déjà atteint leur plus haut niveau à cause de l'augmentation rapide du volume de production et de la forte concentration initiale de la sécrétion lactée, spécialement en lipides ;
- l'appétit, à l'égard de la ration de qui est descendu à son minimum à l'époque du ne progresse ensuite que modérément (60 à 80 p. 100 en moyenne) et lentement puisqu'il ne parvient à son pic qu'après 1 à 2 mois au mieux avec des fourrages de très bonne qualité ;

- l'adaptation de la microflore diges-tive à son substrat qui demande 2 à 3 semaines est particulièrement perturbée à cette phase de grand changement de régime concernant aussi bien le niveau alimentaire, la structure physique (rapport concentré), la nature chimique (proportions de glucides facilement fer-mentescibles...)

- la reconstitution des villosités après leur régression qui accompagne la sous-alimentation relative en période de n'est totale qu'en 5 à 6 semaines de rationnement plus intensif. De la sorte, la résorption ruminale notamment des acides gras volatils ne retrouve sa pleine efficacité qu'environ 1 mois après vêlage (en admettant une préparation alimentaire de 2 à 3 semaines avant vêlage).
S'il est excessif, ce déficit énergétique
expose à une sous-production laitière, à la cétose et à l'infertilité (voir 67),
La sous-production laitière, par rapport à la courbe théorique de lactation, peut apparaître dès 15-18 jours après vêlage. Le pic de lactation est plus hâtif mais plus bas de 1 à 3 suivi par une décroissance plus rapide, allant de pair avec des risques accrus de cétose et d'infertilité. Cette perte de production laitière est d'autant plus grave qu'elle est plus précoce ; mais réciproquement elle se prête alors à une récupération plus vive et plus complète si le rationnement est bien corrigé.

• Chez des vaches à productivité
moyenne (< 6000 kg/lactation), la persistance de la lactation (normalement voisine de 89-90 p. chez les multipares et de 91-92 p. 100 chez les primipares) est en bonne corrélation avec la fertilité, toutes deux témoignant d'une bonne conduite de l'alimentation.

• Chez les vaches à haute productivité, la très forte sécrétion pinique en début de lactation rend encore davantage prioritaire la production laitière, quitte à exagérer l'amaigrissement pour mieux soutenir celle-ci. Une bonne persistance initiale de production laitière n'est donc plus garante d'une alimentation adéquate elle peut même résulter d'un amaigrissement abusif. Par conséquent, la plus grande aptitude des

PARTICULARITÉS DU RATIONNEMENT EN DÉBUT DE LACTATION



En début de lactation, le coût nutritionnel de 8 jours de lactation équivaut à 9 mois de gestation.
Le gain d'1 I de lait au pic de lactation équivaut à 200 I sur l'ensemble d'une lactation.

• ÉVOLUTION DES BESOINS :
- la production laitière est prioritaire en cette période,
quitte à imposer un amaigrissement
- augmentation brutale et forte maximum dès 2e semaine
                                 énergie = 4 à 5 fois l'entretien 
                                  protéines = 5 à 7 fois l'entretien

• ÉVOLUTION DE "L'APPÉTIT" (à l'égard des fourrages ou de la ration de base) :

    augmentation          limitée :  + 60 à  80  p. 100

                                      progressive     > 1 mois avec ensilage de
                                                                > 2 mois avec ration mixte
                                                                 > 3 mois avec ration médiocre 
donc, déphasage et disproportion entre pic des besoins et pic de "l'appétit" entrainant déficit énergétique et amaigrissement
d'où nécessité d'une complémentation - concentrée,
                                                                    - progressive,
                                                                    - suffisamment libérale
                                                                     - soutenue
Si la complémentation est :
- trop rapide, trop abondante, trop il y a risque d'acidose
- trop lente, trop restreinte, trop peu énergétique, il y a risque de cétose

> STRATÉGIE ALIMENTAIRE

Augmentation progressive de concentrés POUR PRÉVENIR L'ACI 
DOSE. La complémentation peut aller jusque 1 livre supplémen-
taire/animal/jour apportée en petits repas nombreux

Contrôler l'amaigrissement (inévitable) POUR PRÉVENIR LA CÉTOSE.
L'amaigrissement doit être : limité, dégressif et peu durable.